La muséologie d’enquête questionne comment les œuvres d’art sont manipulées, exposées et déplacées. De quelles façons sont-elles présentées et à quelles fins ? Dans quelles circonstances voyagent-elles d’un pays à un autre pour être exposées dans différents musées et contextes à travers le monde ? Comment participent-elles à des enjeux sociaux et politiques, et comment ces interactions les transforment-elles ? À partir d’une approche anthropologique et matérielle, la recherche envisage de retracer la trajectoire d’œuvres d’art, en considérant que leur signification n’est pas fixe, mais qu’au contraire elle fluctue en fonction de leur usage et de leur valeur, ainsi que des contextes culturels, sociaux et politiques auxquels elles prennent part. La recherche poursuit trois objectifs. Le premier est de développer une méthode d’investigation permettant de retracer la trajectoire d’œuvres d’art et de la croiser à l’histoire des expositions. Le deuxième est de participer à l’histoire des expositions en dépouillant des fonds d’archives sous exploités jusqu’ici. Il s’accompagne d’une réflexion sur la documentation des expositions, l’archivage, la conservation et la mise en valeur de données et de ressources dispersées et inaccessibles. Le troisième est d’expérimenter des environnements de recherche et de connaissances mieux adaptés à la complexité de ce nouveau savoir sur les œuvres, les expositions et leur documentation : une archive Web, des cartographies interactives pour visualiser des trajectoires à travers le temps et l’espace, des reconstitutions d’exposition, etc. La muséologie d’enquête ouvre ainsi sur de nouvelles perspectives critiques et méthodologiques permettant d’étudier la vie des œuvres d’art et les expositions dans un contexte géopolitique élargi. 

Dirigé par Marie Fraser, ce projet est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Programme Savoir 2021-2026).

Chercheure : Marie Fraser

Avec la particitation de : Hend Ben Salah, Farah Jemel, Anne-Sophie Miclo, Monika Wright.