Ce projet a comme objectif l’enrichissement des connaissances sur les processus de création théâtraux contemporains au Québec (depuis 2000), plus spécifiquement des pratiques interartistiques et non texto-centrées. La visée de la recherche consiste à comprendre et à documenter de l’intérieur ces pratiques contemporaines dans une perspective interdisciplinaire. Il s’agit de contribuer à la compréhension des mutations contemporaines des arts vivants, en développant une approche ancrée dans les processus de création (incluant les récits de pratique), et d’interpréter ces transformations actuelles au croisement d’autres arts, médias et disciplines humaines. Ce projet s’intéresse en priorité aux manières de faire des praticien·ne·s, à la multiplicité des matières et savoirs convoqués en processus de création, aux modèles de création en collectif, en tenant compte des contextes de production (rapports aux institutions). Plus précisément, il s’agit de saisir les nouveaux modèles de coopération et de collaborations interdisciplinaires, les relations de coprésence avec le public, ainsi que les rapports avec les modes de fonctionnement institutionnels qui caractérisent ces pratiques. L’originalité de ce projet de recherche réside dans le choix d’aborder les arts vivants interartistiques à partir du lieu même de leur fabrique et en collaboration avec les acteur·ice·s du milieu, en prenant en compte leur ethos artistique. L’approche ancrée dans l’observation et la documentation des pratiques permettra de développer une réflexion sur les enjeux reliés au contexte culturel, politique et à l’éthique logés au cœur des manières de penser l’acte même de création. La logique d’action de ces créateurs relève de ce qu’on pourrait nommer un art interstitiel, en ce qu’ils œuvrent à distance des modes classiques d’organisation, tout en développant des modèles innovants de création. Aussi avançons-nous l’hypothèse qu’au cœur de ces praxis réside une dimension politique : une micropolitique des processus et modèles de création interartistiques qui conjuguerait puissance antagonistique et puissance constituante, orientée vers le développement de milieux de pensées, de création, d’activités et de partage d’un ethos nouveau.

Dirigé par Marie-Christine Lesage, ce projet est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Programme Savoir 2019-2024)

Chercheures : Marie-Christine Lesage et Erin Hurley (Université McGill)

Collaboratrices : Nancy Bussières (UQAM), Émilie Martz-Kuhn (UQAM), Anne-Marie Ouellet (Université. d’Ottawa), Dinaïg Stall (UQAM)

Avec la participation de : Camille Courier de Mèré, Emmanuelle Jetté, Jade Préfontaine, Camille Renarhd