Parution - L'activisme dans les collections
Sortie le 17 avril 2025 du numéro 40 de Marges, revue de l'art contemporain
L'activisme dans les collections
Numéro dirigé par Lisa Bouraly et Marie Fraser
Revue dirigée par Jérôme Glicenstein

Couverture du numéro 40 dédié à L’Activisme dans les collections
Marges, revue d’art contemporain est fondée en 2004 et est dirigée par Jérôme Glicenstein. La revue publie des articles de jeunes chercheurs de toutes origines sur des thématiques couvrant les différents champs de la création et de la pensée contemporaines. Ainsi que son titre l’évoque, sa principale orientation vise à confronter et mettre en mouvement des approches interdisciplinaires. Pour son 40e numéro, Lisa Bouraly et Marie Fraser ont proposé d’explorer le thème de L’activisme dans les collections à la lumière des récentes actions d’activistes écologistes contre des oeuvres d’art au sein d’institutions muséales.
Comment aborder la relation inimaginable historiquement parlant entre activisme et collection ? Alors que les musées se présentent en gardien d’un patrimoine, dans le respect des conventions et des normes de conservation, voire de protection, l’activisme se situe à l’exact opposé en prônant une action directe et radicale dans le but de provoquer un changement politique et social.
Partant de cet oxymore, ce numéro de Marges cherche à comprendre, à documenter et à analyser l’activisme dans les collections en interrogeant, d’une part, les actions militantes qui prennent pour cible des oeuvres d’art et, d’autre part, le potentiel du musée à se transformer en acteur politique. Pourquoi l’activisme s’en prend-il aux collections ? À quoi s’attaque-t-il ? Quelle est sa cible ? Est-ce la conformité des collections ou l’implication des musées dans des intérêts économiques ? L’activisme peut-il agir sur le musée et inversement le musée peut-il prendre part aux débats contemporains et s’impliquer directement dans des causes politiques et sociales ?
S’attaquer aux collections, c’est non seulement prendre à partie les « trésors » du patrimoine pour les réactiver en lien avec des causes politiques, sociales ou écologiques, mais c’est également toucher au nerf colonial, patriarcal, capitaliste et extractiviste des musées. C’est ce que rappellent les textes de ce numéro ainsi que les interventions d’artistes et d’activistes, les approches curatoriales et muséales qui y sont discutées : les collectifs Anonyme Billedkunstnere, Declare Emergency, Dernière Rénovation (renommée Riposte Alimentaire), Extinction Rebellion, Just Stop Oil, Last Generation, Occupy Museum, Liberate Tate, Réseau A22, Youth for Climate, les artistes Deborah de Robertis, herman de vries, Fred Wilson, Guerilla Girls, les Pussy Riot, les FEMEN, Emery Mwazulu Diyabanza et le collectif UDC, Mary Richardson et les suffragettes, ainsi que les projets Ohne Klimaschutz kein Kulturgüterschutz à la Kunsthalle de Hambourg, « A Few Degrees More » au Leopold Museum de Vienne, les résidences de The Contemporary à Baltimore, les réflexions du Palais de Tokyo dans Petit traité de permaculture institutionnelle et le Centre d’Art Informel de Recherches sur la Nature (Cairn).
Auteur·ices : Bessette Anne, Bullon-Cassis Laura, Chevalier Geneviève, Da Pieve Davide, De Robertis Deborah, Derman Özge, Durand Elisa Leïla, Longo Anna, Roesch Anaïs, Tchermalykh Nataliya